Fireworks

« Fireworks » est la première exposition personnelle de Célia Boulesteix, qui a lieu du 8 au 11 janvier 2023 au Lucid Interval, à Paris.

​

Les oeuvres présentées sont issues d’une série de photographies anonymes que l’artiste a trouvées dans les décombres d’un incendie à Belleville en 2019. Si ces photographies représentent initialement des scènes domestiques, de liesse et d’innocence, les traces du feu les ont consumées à jamais. Dans le cadre de Fireworks, Célia a opéré une relecture de ces témoignages, les transformant au moyen d’empreintes en latex, de collage et de transfert sur métal, illustrant les thèmes de la perte, de la désillusion et de la dégradation.

​

Au sein de l’architecture décrépie et brute du Lucid Interval, une dizaine d’oeuvres et une création sonore ont été réalisées en dialogue avec le lieu. De prime abord, on devine un intérieur domestique le lendemain du réveillon (sans titre, merry christmas), une mère qui cuisine (Ils ont tué tatie...), là, des enfants jouant à la fête foraine ou sur des terrains de jeux (running in circles), ou encore une barre d’immeuble (sans titre, home), autant de bribes de souvenirs intimes et figés. Et puis, comme un véritable feu d’artifice, Célia Boulesteix donne à voir une violence colorée, des perspectives délitées, des silhouettes émiettées et des textures explosées. Chaque oeuvre présentée semble porteuse de blessures béantes et de cicatrices indélébiles (latex troué, métal brûlé et griffonné), témoignages du feu et du temps qui passe.

​

Pourtant, Célia soigne par sa capacité à transformer la matière, à recycler, à emprunter, recoudre et recoller les morceaux effrités. Comme une pommade, elle panse les plaies de la toile de latex, et ces recompositions proposent alors une réalité nouvelle, loin de toute forme d’illusion. À la fois violent et réconfortant, à mi-chemin entre figuration et abstraction, traitant de l’effervescence et de la catastrophe, le travail de Célia Boulesteix agit comme un véritable remède dans le mal et fait jouer les gonds du temps.

​

Cette exposition traduit d’une triple volonté :

• -  proposer une thématique en résonance avec l’architecture brute du lieu

• -  construire une réflexion sur les textures picturales

• -  réaliser une mise en abyme des oeuvres en organisant une soirée de dj sets le soir du vernissage, et en proposant une création sonore, faite par Mickaël Halley.