La pratique picturale de Deniz BEDIR, éminament physique et éreintante, rend hommage à l’univers ouvrier. Au moyen d’un platoir et d’enduit mélangé à des pigments naturels, Deniz s’abandonne énergiquement à la spontanéité du geste. Sur de grands panneaux en bois sont appliqués des volutes onctueuses de couleurs, mélangées à frais, qui mettent ensuite plusieurs jours à sécher. L'artiste opère ensuite un travail de relecture en venant poncer la surface rugueuse, jouant ainsi sur les effets de matière.

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La taille des oeuvres et leurs surfaces invitent ainsi Le spectateur à se déplacer autour, à se rapprocher, pour apprécier d’une part les remous de couLeur, les variations de relief, mais aussi la fragilité de la matière, les bulles et les fissures du plâtre. À la manière du plasticien italien Ettore Spaletti, les œuvres de Deniz invitent définitivement à une contemplation méditative.

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Cette tension entre puissance du processus pictural et fragilité in fine de L’oeuvre rappelle les stèles et les ruines d’Ephèse en Turquie, qui ont fortement imprégnées la mémoire de l’artiste.

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En effet, le thème du souvenir est au coeur du propos de Deniz BEDIR. Chaque tableau est comme une ouverture sur un paysage intérieur ou un souvenir lointain presque effacé de la Méditerranée qui accompagne et nourrit son imaginaire depuis l’enfance. Deniz travaille en série, et à la manière de la rédaction d’un journaL intime, il donne aux tableaux un titre qui évoque le jour et et le lieu où ils ont été confectionnés, précisant le souvenir et l'endroit que l’oeuvre a activé en Lui.