Célia Boulesteix explore les interstices inattendus de nos territoires communs. Ses pièces sont imprégnées de détails qu’elle observe et récolte dans son quotidien : traces, reflets, rebuts dans un équilibre précaire revêtent aussitôt une valeur proche de l’épiphanie. La plasticité de son travail se construit autour de la récupération, la déclinaison et l’assemblage de ces fragments de « riens » ; des photographies qu’elle emmagasine, des moulages et matériaux récupérés, principalement dans la rue. Par des jeux de transfert et de déplacement, elle utilise les éléments qu’elle collecte comme matrice venant peindre et sculpter la matière, comme pour en conserver leur aura étrange. Telles des coquilles vides chargées d’une demie vie, ses sculptures-objets, artefacts identifiés ou non, oscillent entre un temps révolu et un temps présent.

Texte par Simon Gérard, Mono magazine, 2021